Léo Ferré, anar dans l’âme, n’a jamais appartenu aux instances qui décident des reconnaissances institutionnelles. Il est cependant l’un des plus grands poètes français du 20e siècle.
Son génie a de multiples facettes. Tout d’abord, l’interprète au répertoire apprécié et reconnu dont les chansons interpellent. Ensuite, le passeur des poètes maudits, ses compagnons de révolte. Puis, à plus de 50 ans, brisant tous les tabous, l’idole d’une jeunesse insoumise et assoiffée de liberté. Enfin, le précurseur du slam et du rap, après avoir été celui de la protest song, artiste engagé qui transforme ses spectacles en meetings.
Outre ses textes sublimes, Ferré dirige des orchestres symphoniques pour le plus grand bonheur du public. Il va rendre la poésie et la musique classique accessibles à tous, brisant le monopole des élites, bousculant les bien-pensants.
Ferré a toujours été debout, sans jamais transiger avec les pouvoirs – du showbiz, politique ou autre. Repoussant toute compromission, il a eu une immense carrière, et son œuvre, elle, est toujours là.