1912. L'italien Luciano Salvatori, un artiste peintre installé à Paris, s'efforce difficilement de vivre de sa peinture, qui s'inscrit dans le mouvement en plein essor des futuristes. Il côtoie Picasso, Appollinaire, mais, comme la plupart des créateurs d'alors, vit un quotidien de grande misère matérielle. Jusqu'à ce qu'il fasse la connaissance d'un étrange mécène, qui, en échange d'une rétribution généreuse, lui passe une très curieuse commande : imaginer et peindre des machines de destruction, laisser son inspiration s'exprimer en roue libre pour représenter la guerre de demain. Parce que la guerre est l'hygiène du monde, et la mort une condition du futur. Mais qui peut bien être au juste son mystérieux commanditaire ? N'y a-t-il pas une dimension presque faustienne dans l'acte créateur qui lui est proposé ? Et peut-on imaginer, finalement, que la fonction de l'art soit aussi de tuer ? Par deux auteurs nouveaux venus chez Casterman, une passionnante réflexion sur la création en même temps qu'une brillante évocation des avant-gardes artistiques à l'orée du XXe siècle.