On ne présente plus Victor Frankenstein, ni sa créature monstrueuse. Il importe alors de s'attacher au traitement, à l'adaptation possible d'une histoire si connue. Ici, tout se joue à demi-mot, dans des cris jamais complètement poussés, des malédictions pas entièrement prononcées, des pleurs étouffés, des soupirs. De même, les silhouettes se distinguent à peine dans le brouillard ou les ténèbres- mais de quelles ténèbres s'agit-il véritablement, celles de l'âme et du désespoir ? Et, soudain, de même que ces cris inachevés transpercent le silence des non-dits, des couleurs sans équivoque, violets, jaunes, rouges, crèvent la page. Une oeuvre forte, qui ne laisse pas indifférent. Un album impressionnant, réalisé en couleurs directes.