Nous retrouvons Eugène Lacrymo, premier CRS héros de bande dessinée, 25 ans de manifs, y compris Mai 68 : c'est là qu'il a rencontré Simone et conçu Gédéon (le fils post-baba-techno-funk en révolte) entre deux barricades. Mais le monde d'Eugène, c'est aussi le gang des petits vieux et Léon Ilievitch Molotov-Molotov, patron de bistrot qui s'est fait ravir sa fiancée 40 ans plus tôt par l'Ambassadeur de Russie. A propos de fiancée, "sous la rude écorce de la brute, le prince charmant reste vigilant", et Eugène, histoire de fêter son 25ème anniversaire de mariage, offre à Simone un Secrétaire Général de Confédération d'extrême-centre fraîchement réduit en purée mais encore vivant...
Il faut dire qu'écrabouiller le manifestant, c'est sa vie, à Eugène. Il a de la chance, tout le monde manifeste : les pêcheurs, les femmes au foyer, les derniers ours des Pyrénées, trois nymphomanes et même les toreros. Là, Eugène met le paquet parce que "l'abattoir en paillettes", c'est pas son truc. Tant et si bien qu'on lui remet la matraque d'or pour la 100ème bavure homologuée d'une année particulièrement fertile. Mais personne n'est parfait : la vraie bavure puissance dix lui a échappé. C'est Leveau qui a réussi à aplatir l'abbé Paul, incontestable chouchou national, d'un seul coup d'un seul.