On ne peut vraiment plus se fier à rien ni à personne. Prenez Andréï Sergueivitch Kovolenko dit Strigoï. Un malfaisant pur sucre qui débroussaillait les méandres du génome humain bien avant Graig Venter. On le croyait finement découpé en tranches et depuis longtemps digéré par des bagnards avec lesquels il jouait la fille de l'air en Sibérie.
Et bien pas du tout. Le sinistre s'en était sorti et a pu, pendant une petite décennie, se pencher sur les joies du clonage humain dans les labo roumains du couple Ceausescu.
Du coup, un gros malaise pèse sur l'origine de quelques rescapés des régimes dictatoriaux de l'Est. La sublime Tatania Kovolenko, formée par Carlos himself et passée à l'Ouest, se gratte son adorable occiput en se demandant si elle est née d'un papa et d'une maman selon la bonne vieille méthode ou dans une éprouvette. Même question pour Bwaza, la nana chocolat aux inoubliables dessous blancs. Comment expliquer sa réapparition alors que son bateau s'est transformé en chaleur pure sur les flots bleus du lac Léman ? La question agace du monde. Et même le Vatican qui, du coup, envoie ses Sacristains faire le ménage. Par le vide. Pas des câlins, les Sacristains...
Entre les différents services secrets qui grenouillent allègrement dans notre pauvre monde, le scénariste Corteggiani évolue comme un poisson-chat dans l'eau d'un bassin aux eaux très glauques. Grand admirateur de Charlier (il scénarise La jeunesse de Blueberry) Corteggiani justifie pleinement la phrase du maître figurant en exergue du premier tome de Tatiana K. : " Dès qu'on soulève un couvercle, c'est fou ce qu'on peut découvrir dessous ". Quant à Meynet, il se régale à dessiner scènes d'action et succulentes nanas. Le lecteur lui, croise les doigts et rêve de voir jaillir des chaudrons génétiques de l'ignoble Kovolenko des dizaines de Tatiana, des dizaines de Bwaza...