Un avatar, c'est bien sûr une métamorphose, un changement le plus souvent en mal, mais c'est aussi le nom des différentes incarnations des dieux de l'Inde, notamment celles de Vishnu (Petit Larousse). Allez savoir pourquoi l'on donna ce nom aux sympathiques monstres qui se matérialisèrent dans la campagne anglaise à deux pas d'une baraque Fish and Chip (la thèse de l'odeur a été rapidement abandonnée).
Nul ne sait encore aujourd'hui d'où viennent ces " avatars ", vu que leur vocabulaire se réduit à un " omph " péremptoire mais réducteur (ceux qui les qualifient un peu rapidement de Martiens font preuve d'une certaine légèreté).
Toujours est-il, que bons comme le bon pain, ces monstres violets, bleus ou verts amenèrent bien vite les députés anglais à se déchirer. Avec leur délicatesse habituelle, les conservateurs voulurent les envoyer illico prendre de l'exercice dans les mines, alors que les travaillistes réclamèrent pour les nouveaux venus, au minimum, " les mêmes droits que pour nos nègres ". Ils eurent gain de cause. La civilisation est en marche quoi qu'en disent les mauvaises langues.
C'est ainsi qu'Archibald, Rodney et les autres se retrouvèrent facteur, livreur de lait, groom, garçon d'ascenseur, tailleur. Un nouvel exemple d'entente cordiale réussie. Tout alla le mieux du monde jusqu'au jour où un émule de la Marque jaune vida la tour de Londres de ses trésors. Et qu'on aperçut Archibald, l'avatar livreur de lait, faire sa tournée spectre royal en main et couronne sur la tête. Damned, Albion aurait-elle réchauffée une poignée de vipères dans son sein ?
Hilarant ! La nouvelle série imaginée par Pierre Veys (Baker Street) et Bazile (les Forell) jongle avec la mode des 60's, fait revivre Beatles et Rolling stones, joue les clins d'œil en série, se paie aussi bien la famille royale que les frenchies bouffeurs de camembert (à propos de gauloiserie à la française, se reporter au gag en arrière-plan de la page 7, mais nous, on vous a rien dit, hein !). A savourer autant pour les images que pour les textes.