Londres, fin du XIXe siècle. Ce matin-là, tandis que les cloches de Big Ben résonnent à travers la Cité, un corps humain se balance à trente pieds au-dessus du sol. L'équarrisseur a encore frappé.
L'équarrisseur ? Un tueur fou qui terrorise la ville. Et menace de récidiver si une rançon de cinq cents livres ne lui est pas versée. Mais que fait la police ? Elle va chercher en Afrique John Coleridge, un guide aux talents de chasseur de fauves. Dans Londres imprégnée de brume, la chasse est ouverte. Et le chasseur, à son tour, devient gibier...
La trame est classique, mais fonctionne toujours à merveille. Des crimes mystérieux, un meurtrier insaisissable, une silhouette noire qui étend son ombre sur la ville, une chasse à l'homme implacable...
Mais la grande nouveauté de ce thriller haletant tient à sa vision originale de Londres : à côté des ruelles fangeuses noyées dans le brouillard se dessine le portrait inattendu d'une ville, aux contours traditionnels rehaussés de futurisme. Comme si Jules Verne s'était invité à toutes les pages. Résultat : un décalage temporel du plus bel effet, où l'architecture victorienne est traversée par de drôles de machines à vapeur aux formes avant-gardistes...
Né à Barcelone en 1929, Antonio Parras exerce trente-six métiers avant de se faire dessinateur de BD. D'abord publié dans des revues espagnoles, il s'installe à Paris en 1955. Dès lors, il travaille pour des magazines aussi différents que Spirou, Tintin, Pilote, Charlie mensuel ou Vécu. Il met en images les scénarios de Guy Vidal (Ian Mac Donald), George Fronval, André-Paul Duchâteau, Victor Mora, Rodolphe et Le Tendre. Il dessine aussi Le Lièvre de Mars écrit par Patrick Cothias.
Dessinateur réaliste au trait précis et minutieux, Parras n'a pas son pareil pour camper un décor et installer une ambiance. Le Méridien des brumes est le premier scénario signé Erik Juszézak, né au Cameroun en 1959. Coup d'essai, coup de maître : pour ses grands débuts de raconteur d'histoires, ce dessinateur qui a troqué le crayon contre le stylo signe un album envoûtant. À suivre de très près...