Voilà un grand jour, pour Jon : il va changer l'ampoule du frigo. Il faut dire que, dans l'ensemble, sa vie est toujours aussi vide. Pourtant, il est équipé : il a un répondeur, un e-mail, un portable et un biper, pour pouvoir être joint en toute circonstance. L'ennui, c'est que personne ne cherche à le joindre. Et toutes les filles avec qui il aimerait sortir sont prises samedi, et le samedi suivant, et le suivant, et le suivant, etc. Ou alors elles tombent malades en même temps. Pas de bol. Jon a tout de même des satisfactions. En tant que maître de maison, c'est lui qui donne des ordres à Garfield. Et en tant que chat de la maison, Garfield se permet de les ignorer. Comme ça, les vaches sont bien gardées. Garfield vit parfois des choses bizarres : il a l'air en forme, alors qu'il est de très mauvais poil. Ça lui complique la vie. Odie, lui, pète la forme sans aucune nuance. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de bouton pour l'éteindre. Toujours aussi sportif, Garfield préfère le papier peint à fleurs aux expéditions dans la nature. Et la pâtée en boîte à la souris vivante, qui a une paix royale chez lui. Elle est sympa, d'ailleurs. Elle vient lui proposer de lui couper sa viande, puisqu'il atteint l'âge canonique de vingt ans. Et combien de kilos ? On ne sait pas, mais sa balance hurle "faites évacuer l'appareil" quand il monte dessus. Ça demanderait peut-être un petit régime, mais c'est trop tard : Garfield vient de commander dix mille pizzas au Père Noël.