Comment gère-t-on son image quand on est super-héros ?
Première super-héroïne de la création, Furious décide de purger ses péchés passés en exerçant une justice expéditive à la force rageuse de ses points. Elle fait face à un paradoxe : bien qu’elle essaie désespérément de faire le bien, ses méthodes musclées ne passent pas auprès du grand public qui a du mal à admettre que ses motivations sont pures. Pour tout dire, la quête de sensationnel de notre héroïne couplée au feu des médias nuit quelque peu à la crédibilité de sa rédemption, sans parler de son identité secrète... Et les autorités commencent à en avoir un peu marre de ses actes incontrôlés.
Bryan J. L. Glass et Victor Santos signent un récit d’action/aventure sans temps mort où célébrité, médias et super-héros se mélangent dans un cocktail parfaitement dosé, mais totalement explosif !
Quelques questions aux auteurs:
Pouvez-vous nous présenter brièvement le concept de Furious ?
V.S. :Furious, c’est l’histoire d’une personne ordinaire qui essaie de devenir une vraie super-héroïne, dans un monde très complexe : le nôtre. Elle fait des erreurs, mais fait tout pour éviter la corruption et l’attrait pour le pouvoir, tout en affrontant les démons de son passé.
B.J.L.G. : Au fond, Furious est le récit d’une rédemption : celle d’une ancienne enfant-star, Cadence Lark, qui, une fois adulte, est devenue une starlette habituée à faire la une de la presse people, avec ses frasques et ses déboires, et que le public s’amuse à détester, à ridiculiser. Cadence s’autodétruit devant l’objectif des paparazzis. Alors qu’elle s’apprête à toucher le fond, l’apparition de ses superpouvoirs lui fait réaliser quel monstre elle est devenue ; une introspection qui la conduit à vouloirs expier ses fautes passées. Son passé d’actrice refait surface alors qu’elle assume le rôle qu’elle s’est forgée, celui d’une super-héroïne en devenir. Un rôle, qui, elle le croit sincèrement, lui permettra de se racheter pour la vie de débauche qu’elle a vécue jusqu’alors.
En quoi l’héroïne de Furious est-elle différente des super-héros « classiques » que nous avons l’habitude de trouver dans les comics ?
B.J.L.G. : Pour moi, Furious joue sur l’échange entre superpouvoirs et "super célébrité"… pour ensuite réintroduire un super-héros !
En suivant la même approche éditoriale que Stan Lee chez Marvel Comics dans les années 1960, Furious débarque, avec toutes ses imperfections et faiblesses bien humaines. Bien que cette approche ne soit pas nouvelle, à ma connaissance, ce genre de personnages n’a jamais été exploré dans un univers de super-héros. Cadence Lark est un être vraiment détestable qui cherche désespérément à agir de la meilleure manière possible. Elle est complètement paumée. Quand elle échoue ou qu’elle perd son sang-froid, sa rage déclenche ses superpouvoirs. Très vite, sa tentative d’identité super-héroïque divise l’opinion, bien plus que sa vie de star ne l’a jamais fait. Son plus grand ennemi, c’est elle-même.
V.S. : J’ai essayé d’adopter une approche artistique très personnelle. Il existe des milliers d’histoires de super-héros, alors comment pouvais-je présenter une personne capable de voler de manière innovante ? Comment pouvais-je dessiner des superpouvoirs tout en construisant une narration intelligente ? Là réside l’essentiel de mon travail. J’ai fait en sorte de créer une narration originale, aux couleurs très pop, très éloignée du classicisme. C’est une histoire peu commune, de notre création. Je voulais que le dessin reflète tout cela.