Sa vie est réglée comme du papier millimétré. Il ne doit sa place qu'à son utilité au bon fonctionnement de la société. Pour se faire, il polit toutes les aspérités qui peuvent apparaître, pour devenir lisse, transparent et se fondre totalement dans la mécanique. Chaque matin, au réveil, un épi surgit sur sa tête, épi qu'il s'efforce d'aplatir à force de coups de peigne. Les jours se succédant à l'identique, il prend conscience du fait qu'il est totalement interchangeable et se prend à rêver de singularité. Un matin comme les autres il se réveille à nouveau avec un épi trônant sur son crâne et décide alors de le laisser vivre.