Comme les pets, la masturbation ou les injures, l'ivresse est en effet un des derniers grands plaisirs physiques et spirituels qui s'offrent à l'Homme libre du XXe siècle.
Vivre l'ivresse est une expérience que bien peu d'êtres humains peuvent se prévaloir de ne pas avoir tentée. La plupart d'entre eux ont d'ailleurs longtemps persévéré ; ce jusqu'au sinistre rappel à l'ordre du médecin de famille. Toutefois, certains surhumains, à la fois génies et athlètes de la biture ou de la défonce, ont poussé l'expérimentation jusqu'à la fin, c'est-à-dire jusqu'à leur propre fin.
C'est en pensant à eux, c'est en se remémorant des profils aussi divers qu'Edgar Alan Poe, Antoine Blondin, Serge Gainsbourg, Toulouse-Lautrec ou Ernest Hemingway, que moi, Amiral de Kerguelen, quarante ans de roulis au compteur, j'ai décidé de coucher sur le papier ce dictionnaire d'un genre bien particulier. Nous allons découvrir ensemble que s'enivrer — en buvant, mais pas seulement — est bien entendu un art, mais aussi une science ; une science pouvant même parfois approcher l'exactitude, c'est du moins la certitude que l'on ressent...
De A comme Alcool à S comme Serpent en passant par P comme Paillardes (chansons), H comme Haddock (Capitaine) ou D comme Déshydratation, ce nouveau Dictionnaire scientifique et érudit vous transformera : vous en sortirez bourrés d'informations. L'ivresse est mal vue par le pouvoir ? "Enivrez-vous !", nous hurlerait certainement Stéphane Hessel s'il entendait encore quelque chose...