Sophie Darcq est à la fois une inconnue, puisque Hanbok est son premier livre, et quelqu’un qu’on ne présente plus dans le milieu de l’édition alternative ou dans la petite communauté d’autrices et d’auteurs d’Angoulême, où son talent est reconnu depuis longtemps. Née Coréenne en 1976, française d’adoption, Sophie Darcq est diplômée de l’EESI et a été résidente à la Maison des Auteurs d’Angoulême, avant de décider de partir en Corée sur les traces de sa famille biologique, avec l’une de ses quatre sœurs. C’est cette histoire que raconte Hanbok, récit familial poignant, entre l’exorcisme et la nécessité de connaître ses racines. Commencé il y a une quinzaine d’années, Ce premier tome de Hanbok (sur deux prévus) se démarque du flux de bandes dessinées autobiographique actuel par le profond besoin de vérité qu’on y trouve et par le brio du dessin. Passant avec désinvolture d’un style réaliste époustouflant à une grammaire minimaliste, d’un registre épistolaire à une narration historique, Sophie Darcq maîtrise son sujet et le langage de la bande dessinée comme peu d’autrices publiant leur premier livre.