Une bourgade de la nouvelle Angleterre, au XIXe siècle. Edmund et William Torpor sont deux jeunes frères, l'un inventeur et l'autre musicien. Grâce à des technologies étranges et forces carcasses animales, ils parviennent à créer de surprenants instruments de musique, qui vont s'avérer ne pas être du goût des villageois. Contraints de se dissimuler pour poursuivre leurs recherches, les deux garçons vont faire une découverte effrayante. Peut-être même devineront-ils le mystère de la machine écureuil... Hans Rickheit nous offre ici un roman graphique des plus étranges. Avec un trait sombre et précis, il crée un univers aussi beau et envoûtant que dérangeant. L'attention qu'il porte aux détails est surprenante, évoquant les grands maîtres du noir et blanc. Nul doute que ses images sauront se nicher durablement dans un recoin de votre mémoire. Ce conte noir défie toute tentative de classification. Chez Rickheit, la frontière entre réalisme et fantasmes est toujours floue, insaisissable. Si on est sans conteste plongé au coeur du fantastique, la profusion de machines délirantes, la complexité des créations qui vrombissent et suintent hors de chaque page évoquent une forme de steampunk biotechnologique. La machine écureuil, au final, explore l'esprit. Elle fouille l'imagination, déterre les craintes, évoque le sexe et la répression, suggère la rédemption. Voici un roman graphique à l'imaginaire débordant, déroutant mais jamais ennuyeux, une sorte de boîte à mystères énigmatiques, surréalistes et magnifiques. Un livre qui ressemble à un rêve éveillé, à lire juste avant de s'endormir !