Le Brésil a été l’un des principaux pays pratiquant l’esclavage, jusqu’à son abrogation en 1888. En provenance d’Angola et du Mozambique, les esclaves étaient essentiellement affectés à l’exploitation de la canne à sucre ou des mines d’or, mais aussi pour les taches ménagères dans le cas des femmes. Certains esclaves se révoltaient, prenaient les armes et se réfugiaient dans la jungle pour créer des communautés, appeléesquilombos, ou cumbe, où ils vivaient en autarcie. À travers quatre nouvelles, en partie inspirées d’événements historiques, le dessinateur brésilien Marcelo d’Salete raconte des histoires d’esclaves marrons au 17e siècle, des hommes, femmes et enfants confrontés à leurs tortionnaires et décidés à se libérer du joug de l’esclavage à tout prix,..
Dans la première histoire, intituléeCalunga, un jeune esclave tente de convaincre sa compagne de s’enfuir avec lui. Dans Sumidouro (Le Puit), une femme est prise entre deux feux ; violée par son maître et jalousée par la femme de celui-ci. Dans la nouvelle Cumbe, un groupe d’esclaves marrons fomente une rébellion. La dernière histoire,Malungo, est consacrée à des quilombolas qui reviennent dans une plantation pour se venger d’exactions.
Troisième livre d’un auteur au trait affirmé, Cumbe retrace avec poésie et sensibilité un pan de l’histoire du Brésil encore méconnu.
Eisner Award 2018 de la meilleure bande dessinée étrangère