Qu’est-ce qu’une spline ? C’est une fonction mathématique qui permet d’approcher des distances, elle est utilisée pour « représenter numé- riquement les contours complexes ». En statistique c’est un outil de prospective, qui procède par interpolation. Et c’est par des interpolations topographiques que luvan fait surgir comme par magie des scènes, un passé enfoui ou un futur inventé, à partir d’un bâtiment mystérieux ou familier, en vue d’en extraire l’essence même. Forant ainsi chaque détail faisant histoire, l’autrice pousse à son extrême la poétique de la ruine pour invoquer le monde malgré nous, aux confins de l’utopie.
Ce clin d’œil au spleen, malicieuse résonance littéraire, annonce 29 textes entremêlant tous les genres, de la fiction à la non-fiction, animés par l’imagination et la langue d’une autrice particulièrement originale.
C’est à travers le monde que luvan a croqué (dans tous les sens du terme) chaque lieu : à Prague, San Francisco, Hiroshima, Munich, Bratislava, Berlin, Bruxelles (le hall Van Volxem, la galerie Rivoli, le petit palais des Sports de Forest), Göteborg, Galway ; pour la France, l’abbaye de Beauport à Paimpol, le Crêt de Roc à Saint-Étienne, le square Suzanne- Buisson à Lyon, trois recoins de Paris (le palais des Congrès, une incur- sion dans le musée du Louvre, la dalle Keller), et le Quartz à Brest.
VARIATIONS LITTÉRAIRES ÉPOUSTOUFLANTES
AUTOUR DE LIEUX HORS NORMES,
VERS UNE TOPOGRAPHIE DE L’INFIME, DÉSOSSANT L’HUMAIN, DÉCARCASSANT LES NOTIONS DE GROUPE, D’AUTORITÉ ET DE LIBERTÉ.
Les illustrations en noir et blanc de Nacha Vollenweider ponctuent les textes et font émerger comme une nouvelle dimension aux images et chocs engendrés par la lecture. Les amoureux d’Agrapha retrouveront ce voyage à travers le temps et à travers le monde, jusqu’à ressentir une reconfiguration étonnante du regard.