La première règle du Fight Club, vous vous souvenez ? Mais ça, c'était avant. La cendre des glorieuses explosions d'antan est depuis longtemps retombée. Nous sommes dix ans après la fin de la première histoire. Marla et " celui qui se fait appeler Sebastian " sont désormais mariés, englués dans une haïssable petite existence bourgeoise. Ils ont une maison, un petit garçon, sans doute une carte d'électeur – plus rien ne les distingue de leurs voisins. Sebastian, cependant, n'est pas tout à fait guéri : il gobe des petites pilules pour juguler les symptômes de son ancienne schizophrénie. Marla, qui trompe son ennui en participant à des groupes de parole bizarroïdes, les remplace par du sucre et de l'aspirine : une façon comme une autre de faire revivre Tyler Durden, afin qu'il revienne foutre le bordel dans leur univers trop bien rangé.
Roman graphique encensé par la critique, Fight Club #2 ne reprend pas seulement les choses là où son prédécesseur les avait laissées. Ce bréviaire d'une génération perpétuellement maudite, critique au vitriol d'une société vendue au recyclage cynique est servi par un dessin d'une précision et d'une force étourdissantes. Palahniuk s'y montre de nouveau au sommet de son art. Le démon est de retour !