Né à Naples en 1894, Antonio Caffiero a très tôt manifesté un goût marqué pour les histoires qu’elles soient réelles ou imaginaires.
L’aventure principale, qui prend à certains moments une allure de thriller, est celle du moulage en vermeil du cœur du sultan ottoman Abdelmecit, qu’Antonio et son père ont réalisé, à la demande de son fils, le sultan Mehmet V Resad.
Ses aventures, Antonio les vit ou les imagine sur fond de plusieurs conflits – guerre italo – grecque, 1ère guerre mondiale, guerre gréco - turque, démembrement de l’empire ottoman, guerre d’Abyssinie, deuxième guerre mondiale – qu’il traverse avec un détachement qui s’accentue au fil des années.
Il s’attache en revanche profondément à toutes les villes méditerranéennes où il s’installe : Petit délinquant à Naples, orfèvre du sultan à Istanbul, latin lover de la chanteuse Roza Eskanazi au Pirée, principal fournisseur d’argenterie des grands hôtels à Beyrouth, il promène sa silhouette nonchalante et son regard à la fois curieux et désabusé dans les rues de ces villes-monde où il se sent chez lui.
Allergique à la pensée unique, il sera mal vu des communautés italiennes de Beyrouth et d’Istanbul parce qu’il n’adhère pas au fascisme, mais s’engagera quand même comme cuisinier dans la guerre d’Abyssinie, pour fuir une maîtresse qui le harcèle.
Maria, son épouse dont il est fou amoureux, parce qu’il a rêvé d’elle, avant même de la rencontrer, est la seule constante de sa vie.
Rythmé par une voix off qui n’est autre que celle de son arrière-petite-fille, l’autrice Michèle Standjofski, le récit prend toute sa dimension grâce au graphisme réalisé aux crayons de couleur.