Au Moyen Âge, à la nuit tombée, un groupe de pèlerins se réfugie dans une auberge. Rassemblés autour du cantou, ils décident pour tuer le temps de se raconter chacun à son tour une histoire pieuse. La première est contée avec force gestes par un laboureur, sourd et muet de naissance. Mais son récit glisse très vite vers le grivois. Au détour d’une meule de foin, caché derrière un arbre, y apparaît un faune, un être mi-homme, mi-bouc, particulièrement bien membré, séducteur des jeunes paysannes dans la mythologie pastorale. Émoustillés par cette entrée en matière, les conteurs suivants se sentent joyeusement contraints d’utiliser à leur tour ce licencieux personnage. C’est ainsi que ce qui aurait dû être un chapelet d’histoires à s’endormir devient un croustillant florilège de récits libertins, parfaitement dans l’esprit des « Contes de Canterbury » de Chaucer ou du « Décaméron » de Boccace.