C’est l’été, Jeanne occupe un petit boulot de concierge dans un immeuble. Le temps s’écoule en regardant des films dans sa loge ou au cinéma du quartier. En attendant une éventuelle rentrée à la fac, elle potasse quelques livres sur le septième art.
C’est ainsi qu’elle entend parler des passerelles cinématographiques, une théorie on pourrait, comme le fameux rayon vert évoqué chez Éric Rohmer, rencontrer dans la réalité des personnages de film, revivre avec eux certaines scènes. A ce moment précis, réalité et fiction coïncideraient parfaitement, enfin.
Cette théorie va dès lors complètement obséder Jeanne, persuadée d’avoir croisé au parc deux personnages issus d’un film visionné récemment. Ne reste plus qu’à recréer les conditions de cette apparition, répéter les répliques, revivre la scène ; ne reste plus qu’à entraîner ses amis, malgré eux, dans cette histoire un peu folle.
Bientôt, Jeanne ne vit plus que pour cette obsession, qui peu à peu lui fait perdre pied, jusqu’au vertige.
Au travers du rayon est un premier livre troublant, qui explore ce moment où l’adolescence se termine dans les derniers jours de l’été. Un pied dans la vie, la tête dans les rêves, Jeanne cherche une échappatoire à la réalité. Si on ne croit plus que le cinéma puisse bouleverser nos vies, à quoi bon continuer à regarder des films ?