La mère de Julia se morfond depuis toujours dans l’autoapitoiement. Cette sensation étouffante de n’être pas grand-chose a peu à peu colonisé jusqu’au corps de Julia, qui se gratte compulsivement les narines débordantes de mucus depuis l’enfance.
Partie à Bruxelles pour suivre des études artistiques, elle voit bien qu’elle ne ressemble en rien à tous les autres étudiants qui peuplent son école d’art. Tout ce qu’elle touche lui semble devenir triste, gluant et amer. Entourée de gêne et de silence, elle n’a plus, suite au décès de sa mère, les moyens de payer sa part de loyer. C’est alors, au hasard d’un concert, qu’elle rencontre les membres d’un collectif féministe qui vont faire basculer son existence.
Julia plaque le peu qu’il lui reste pour les rejoindre dans un squat et embrasser leur mode de vie radical, marginale parmi les marginaux. Avec elles, elle souhaite danser, boire, tomber amoureuse et peut-être enfin, lutter contre autre chose que ses propres démons.
Morveuse séduit par ses couleurs fortes et sa ligne gracieuse. Rebecca Rosen surprend par la maturité d’un récit courageux autour de problématiques sociétales comme le suicide assisté, et le déterminisme social qui brise tout espoir d’émancipation chez les individus.
Rebecca Rosen est une autrice canadienne, installée à Bruxelles depuis quelques années. Morveuse est sa première bande dessinée.