À l’époque où l’on ne connaissait pas encore ni le haut débit ni les applications de rencontre, draguer sur internet n’était pas forcément chose aisée. Surtout lorsque, adolescent, il fallait partager l’unique ordinateur de la maison avec le reste de ses nombreux frères et sœurs. Dans Mon aventure torride, Noah Van Sciver raconte, avec autodérision, comment il a décroché son premier rendez-vous galant en surfant sur l’ancêtre de nos messageries instantanées. En une quarantaine de pages impétueuses, il n’épargne rien de cette période de jeunesse où il vivait dans une banlieue minable de Phoenix à la fin des années 90. Traînant dans son quartier avec ses amis skateurs, de médiocres frimeurs, Noah apprend à ses dépens que tout n’est pas rose et que la vie est, parfois, faite de situations délicates, de petites déceptions et d’humiliations, mais que rien ne pourra jamais anéantir l’esprit de camaraderie. Sauf, peut-être… le temps qui passe.
On connaissait le talent de Noah Van Sciver pour la fiction grâce à la trilogie des Fante Bukowski, on lui découvre maintenant une aisance certaine pour l’autobiographie qu’il pratique avec légèreté et désinvolture. De ce récit court se dégage une nostalgie truculente et drolatique : marque de fabrique de cette jeune coqueluche de la bande dessinée américaine qui, au vu de sa généreuse productivité, pourrait nous offrir très rapidement de nouvelles pépites !