Michel n’est pas en phase avec la société contemporaine. Que ce soit pour l’exploitation des travailleurs sans papiers ou à l’égard des violences policières, Il s’indigne contre les inégalités de notre monde. Journaliste de profession, le quarantenaire replet est de tous les combats. S’il n’est pas derrière son micro pour un reportage radiophonique, nous pouvons être sûrs de le retrouver en manif ou en terrasse pour débattre avec ses amis à l’heure de l’apéro. C’est une figure allégorique sur laquelle Pierre Maurel projette ses propres préoccupations, ses difficultés du quotidien liées à la précarité de sa situation d’auteur, mais aussi son exaltation pour les petits bonheurs de la vie.
Tête de cortège regroupe Les Temps modernes (2018), Le Grand Schisme (2019) et Fils des Âges farouches (2020) dans un seul et même volume. Ces trois récits marquent la fin d’un premier cycle urbain pour Michel qui poursuit maintenant ses aventures dans un tout autre décor. La série est avant tout un mélange bien mesuré de critique sociale et de comédie. Dans ces 240 pages, Pierre Maurel développe de nombreux arcs narratifs, autant d’enjeux qui font vivre à son personnage de multiples péripéties tantôt dramatiques, souvent cocasses, mais jamais moralisatrices. Cette narration dense et pittoresque, accentuée par un dessin vif et expressif, est sans doute ce qui a fait le succès de la série trois fois sélectionné au Festival d’Angoulême.