Avec l’efficacité percutante du dessin de presse et le design élégant de l’affichiste, Dobritz publie son quatorzième livre où il baguenaude dans le règne animal, cette jungle (presque) civilisée qu’il tourne en dérision avec une jolie tendresse et une fantaisie hydratée d’une poésie un brin corrosive. Un hippopotame qui joue au bilboquet. Un mammouth qui se coiffe après un shampoing. Un panneau indicateur au fond de l’océan. Un éléphant qui retrousse son pyjama pour un bain de pied. Bienvenue dans l’univers de Dobritz. Un drôle de zèbre, malin comme un singe, doux comme un agneau, têtu comme un âne, frais comme un gardon, rusé comme un renard, gai comme un pinson. S’il ne déteste pas l'absurde, l'artiste jubile à la cocasserie. Parfois, c'est pire. Ce n’est ni méchant ni moraliste, son bestiaire (un brin déjanté) invite juste à réfléchir sur la théorie de Charles Darwin selon laquelle ce n’est pas la plus forte des espèces qui survit - ni la plus intelligente - mais la plus adaptable au changement. On peut en pleurer. Ou en rire... L’artiste a choisi d’en sourire.