En 1997, Pascal Rabaté tombe par hasard sur le roman Ibicus ou les aventures du comte de Nevzorof d’Alexis Tolstoï, parent du célèbre Léon.
Toujours sensible aux histoires de survie, à la manière dont l’individu se débat, que ce soit dans les rêtres de l’Histoire ou les tracas de la vie, il s’attache au sort de ce petit fonctionnaire de Saint-Pétersbourg auquel une gitane a prédit aventures et succès. En 1917, la révolution bolchévique gronde. Ibicus la fuit de Moscou à Odessa sans jamais renoncer à faire fortune. Pressentant le roman comme son « phare », Pascal Rabaté signe une adaptation en deux volumes chez Vents d’Ouest, pour finalement en sortir quatre, de 1998 à 2001, récompensée de nombreux prix dont l’Alph’Art du meilleur album à Angoulême et le prix Canal BD des libraires de bande dessinée.
C’est cette aventure artistique que retrace « Tolstoï-Rabaté : Une rencontre ». Une riche interview et plusieurs dessins inédits témoignent des différents rebonds, des étapes marquantes de cette adaptation culte.
On découvre alors les liens étroits de ces quelques 550 planches à la veine expressionniste, au 7e art, à la gravure, à la littérature russe du xxe siècle.
Ce qui m’intéressait chez Ibicus, c’est qu’il se débattait dans la boue et réussissait toujours à sortir la tête de l’eau.