A treize ans, je n'avais pas de futur. Du moins c'est ce que me disaient mes idoles punks... Mais le futur est arrivé : En 1980, the Clash a sorti Sandinista!, l'album mythique de son virage artistique et politique. Adulé ou détesté, ce triple album clivant et foutraque est resté dans l'histoire du rock comme le disque d'un groupe qui voulait être autre chose qu'une éternelle bande de branleurs. En plongeant quarante ans plus tard dans mes cahiers d'adolescent et dans le livre enquête de Vincent Brunner, j'ai essayé de comprendre pourquoi j'avais toujours pensé que ce disque avait changé ma vie. Peut-être que je n'aurais jamais fait de BD liées au rock si je n'avais pas voulu moi aussi, intuitivement, être autre chose... et peut-être qu'il est grand temps de donner la parole aux femmes à notre sujet. Car ni the Clash ni moi n'aurions beaucoup évolué sans elles. Avec Sandiniste! se clôt une trilogie sur les masculinités questionnées par la musique et la BD, au moins temporairement...