Plus de 600 ouvrages ont paru à ce jour sur Hergé et Tintin, ce qui fait de la création du dessinateur belge l’une des mieux représentées à la BNF malgré l’étroitesse du corpus, si bien qu’on peut se demander s’il y a encore quelque chose à dire sur cette oeuvre que le philosophe Michel Serres qualifiait « d’inusable » ! Et pourtant… Les ventes baissent d’année en année en l’absence de nouvel album depuis 1976, contrairement à Astérix, Spirou ou Blake et Mortimer. Cette littérature très marquée XXe siècle continuera-t-elle à intéresser le jeune public d’ici une ou deux décennies, tant les technologies et le contexte politico-culturel ont évolué ? Ce héros moralisateur et asexué survivra-t-il à la concurrence des nouvelles bandes dessinées ? Peut-on croire en la pérennité ou même simplement en un avenir à court ou moyen terme pour ce petit reporter trop lisse issu d’un univers désuet et sans femmes, et quels sont les moyens pour y parvenir ? Ce sont quelques-unes des questions posées par Renaud Nattiez à sept des meilleurs connaisseurs actuels de Tintin dont les plus grands biographes, certains ayant fréquenté Hergé : Albert Algoud, Jean-Marie Apostolidès, Pierre Assouline, Philippe Goddin, Jacques Langlois, Benoît Peeters et Numa Sadoul. Recueillir leur témoignage aura été une façon indirecte d’échanger avec le « Maître », Georges Remi, que Renaud Nattiez n’a jamais eu l’heur de rencontrer !