Dame Aurimonde avait bien raison de mander la protection de Foulques le Ruistre. Le château de Montorgueil est bien vide de toute présence de guerrier digne de ce nom depuis la mort de son seigneur et époux. Nul combattant pour en sauvegarder l'honneur. Le seigneur Léodovin ne met guère de temps à vouloir s'emparer de ce domaine, par la traîtrise puis par la force. Alors que le donjon est assiégé par Bomacip et ses hommes, Dame Aurimonde doit se résoudre à abandonner provisoirement son jeune fils Angebault et Montorgueil, le temps de quérir la justice du Comte de Foix. Une bien difficile traversée l'attend alors Pendant ce temps Le Ruistre se remet difficilement de ses blessures et de la perte de son écuyer-valet Petitus. Mais la présencebienveillante d'un moine qui lui prodigue soin et logis lui permettra de regagner la quiétude du corps, si ce n'est celle de l'esprit. «Le Ruistre », par une aventure haute en couleur, nous plonge dans les turpitudes d'un Moyen Âge plus vrai que nature. Tout, du dialogue aux événements, nous rapproche du quotidien de nos aïeux, sans être ni d'un didactisme ennuyeux ni d'une extravagance poussée. Une réelle prouesse scénaristique qui nous permet d'apprécier la richesse de cette époque méconnue. Et que dire de ce dessin, lui aussi réaliste, qui parvient à nous faire apprécier un héros qui a plus de défauts que de qualités ? Une réussite en somme !