On connaît son nom, les réminiscences d'une légende de brigand justicier, et les premiers vers d'une chanson populaire, La Complainte de Mandrin, interprétée notamment par Yves Montand. Né en 1725 en Dauphiné, sous le règne de Louis XV, Louis Mandrin mourut supplicié sur la roue à Valence à l'âge de trente ans. Il avait été le capitaine d'une bande qui pratiquait la contrebande de tabac, de cotonnades imprimées, de mousselines et autres marchandises rares et coûteuses, souvent avec la bienveillance du peuple. Fort de cette armée qui compta jusqu'à plusieurs centaines d'hommes, Mandrin menait une guerre personnelle contre les fermiers généraux à qui il reprochait de l'avoir ruiné. Il lança ainsi des campagnes en Franche-Comté, en Bourgogne, en Auvergne, et jusque dans le Rouergue, s'attaquant aux caisses des impôts et à leurs collecteurs, ce qui lui valut sa renommée. La mémoire collective a occulté les outrances et les crimes du personnage pour nourrir la légende d'un Robin des Bois volant aux riches pour donner aux pauvres. Mandrin était-il un malfaiteur ou un bandit au grand c ur ? Deux cent cinquante ans après son exécution, le Musée dauphinois à Grenoble lui consacre une exposition (jusqu'au 27 mars 2006) qui porte un regard critique sur la vie et le mythe d'un personnage dont la popularité reste impressionnante.