Un petit village de montagne, en hiver. Barnabé, le bûcheron, est tué par un ours. Ce dernier le dépouille de sa peau, s'en revêt et adopte également les habits du défunt. Quand il pénètre dans le village, personne ne remarque la substitution. Cependant l'ours manifeste rapidement une vive attirance pour les villageoises, qui ne sont pas non plus insensibles à sa mâle puissance. Il en résulte que les hommes sont cocufiés l'un après l'autre. Personnage mutique et taciturne, le faux Barnabé devient le révélateur de conflits longtemps tus, auxquels il ne comprend pas grand-chose. La tension s'exacerbe au sein de la petite communauté rurale, et l'ours, inévitablement, servira de bouc émissaire. Vincent Sorel signe une fable intemporelle, cocasse et pleine de charme, dessinée dans un style qui rappelle celui de l'école du New Yorker et sous une couverture pastichant la tapisserie de Bayeux. Ce récit charrie des échos des temps anciens (l'époque mérovingienne), quand l'ours était considéré comme le roi des animaux et était sexuellement très valorisé parce qu'on le tenait pour le seul animal à pratiquer le coït de face, comme l'homme.
Vincent Sorel est un ancien élève de l'École des Arts décoratifs de Strasbourg. Il a collaboré au site numo.fr L'ours est son premier livre.