Un cœur très rouge. Un cœur tellement vif qu’on s’attendrait à le voir battre. Un cœur miraculeusement imprimé sur le torse, teint dans les fibres même de la peau. Faisant peau. C’est celui d’un vieillard au cheveux argent. Le vieil homme repose là, sur la dalle froide d’une chapelle. En son chœur. Ce 8 frimaire an 1818 s’est éteint Jean-François Gaschon. Il était aumônier à l’hospice d’Ambert. Pourquoi, alors, cette foule incommensurable, des plus hauts dignitaires aux plus simples sujets, l’enserre-t-elle ? Pourquoi faut-il retenir toutes ces mains avides avant qu’elles ne lui arrachent, ne serait-ce qu’un lambeau de tissu ? Avant qu’elles ne le dépècent pour de bon ? Comme on dépeça Ravaillac. Etait-il à ce point haït ? Non. Il est à ce point aimé. « L’amour est un feu dévorant » nous dit l’Ecriture.