Quand, en décembre 1931, Albert Londres embarque pour la Chine, nul ne sait vraiment ce qu’il part y faire. Aucun journal ne l’y a envoyé et ses concurrents se demandent ce qu’il va bien pouvoir rapporter comme scoop alors que Shanghai est au cœur du conflit sino-japonais. Après ses reportages qui ont fait grand bruit sur le bagne de Cayenne, sur la traite des Blanches en Argentine ou sur le traitement indigne des internés en hôpitaux psychiatriques, c’est un trafic d’armes et d’opium qu’Albert Londres va mettre au jour en Asie. Mais les révélations que s’apprête à faire le journaliste, « de la dynamite » de son propre aveu, dérangent en plus haut lieu, à commencer par l’amirauté de la Marine française, qui est impliquée dans ce trafic (qui sera connu plus tard sous le nom de French Connection !). Aussi, sa disparition dans le naufrage du Georges Philippar à son retour de Chine en mai 1932 laisse planer le doute sur le caractère accidentel de sa mort. Surtout quand on sait que ses amis, les époux Lang-Willar à qui il s’était confié sur le contenu de son reportage, vont périr accidentellement avant de pouvoir faire éclater au grand jour ce scandale d’État. Entre biopic et fiction, Albert Londres doit disparaître est une proposition possible de Frédéric Kinder et Borris sur la fin tragique de celui qui, aujourd’hui encore, est considéré comme le premier grand reporter de l’Histoire.