La fête peut être l’occasion d’une expérience singulière pour les corps dessinés. Elle est surtout une expérience collective où s’assemblent familles et groupes, amis et voisins, tribus et foules. Nul doute que les bals, les défilés, les manifestations, les concerts, les festivals, les cérémonies qui marquent les âges de la vie, ou encore les matchs de boxe, de basket ou de football sont autant de circonstances qui permettent de saisir la puissance expressive des corps. En effet, les rituels, les costumes, les accessoires, les lieux et les parcours, les poses et les comportements, ordonnés ou débridés, sont autant d’occasions d’observer les liens qui unissent les personnages selon les époques et les genres de la bande dessinée. La silhouette, que Georges Vigarello a étudiée, n’est pas la même au XIXe et au XXe siècle et elle se retrouve dans les récits graphiques qui traversent les imaginaires et les cultures.