Un notaire engage dans son étude un dénommé Bartleby pour un travail de clerc, chargé de copier des actes. Au fil du temps Bartleby, qui s'est d'abord montré travailleur, consciencieux, lisse, ne parlant à personne, révèle une autre part de sa personnalité : il refuse certains travaux que lui demande son patron. Il ne les refuse pas ouvertement, il dit simplement qu'il "préférerait pas" les faire, et ne les fait pas. Et cette phrase revient alors systématiquement dans sa bouche : "I would prefer not to", traduite en français par "je préférerais pas". Peu à peu, Bartleby cesse complètement de travailler, mais aussi de sortir de l'étude, où il dort. Il ne mange rien d'autre que des biscuits au gingembre, et refuse même son renvoi par son employeur. Le dessinateur Stefano Ricci s'empare de cette oeuvre majeure d'Herman Melville de 1853 et la transpose dans notre monde du XXIᵉ siècle. Je préférerais pas... : avec cette petite phrase apparemment inoffensive de Bartleby, c'est toute la logique productiviste du XIXᵉ siècle qui vacille. Une phrase qui résonne encore aujourd'hui. Après Céline par Tardi, Albert Camus par José Muñoz, Romain Gary par Sfar, la collection Futuropolis/Gallimard confirme sa place d'exceptionnelle collection des grands écrits littéraires illustrés.