Déambulant avec sa compagne sur un chemin des douaniers, au bord de la mer, l'auteur s'arrête tout soudain : "Ça a commencé par une vague sensation de tristesse. Un sentiment diffus d'absence et d'abandon. Rien de très remarquable au fond. Je ne me suis pas méfié du tout." Mais de quoi l'auteur ne s'est-il pas méfié ? De la peur du vide. De la terreur des hauteurs, ce monstre issu de l'imagination qui toujours triomphe de la raison. Autrement dit, le vertige, qui "absorbe et retient toute pensée cohérente". Poursuivant, tant bien que mal, sa marche sur le sentier littoral - "Enfoirés de douaniers !" -, l'auteur se remémore ces "paniques à bord" qui ont marqué, ô combien, sa vie. Souvenirs discrets ou envahissants, parfois peu glorieux, toujours précis, Jean-C. Denis raconte ces moments, aussi étranges que familiers, avec l'humour, la profonde légèreté et la délicatesse qui caractérisent toute son oeuvre.