- Cécile, tu l'as bien connu, toi, Julien, il était dans tes âges !
- On avait deux mois de différence...
- Ah ! Fallait les voir tous les deux au catéchisme, toujours avec dix bonnes minutes de retard. Quand ils n'avaient pas le fou rire, ils papotaient sans arrêt. Bref, j'étais obligé de les séparer.
- Ah ! la la !... si c'ets pas malheureux quand même !
Juin 1943. Julien saute du train qui le conduit en Allemagne et gagne le village de Cambeyrac pour s'y cacher à l'insu des habitants en attendant la fin de la guerre. Étonnante intervention du destin : le train qui devait l'emmener est bombardé et, parmi les victimes, un corps a été identifié comme étant le sien. Le voilà mort aux yeux du monde. Profitant de cette situation inattendue, il s'enferme dans le grenier de l'instituteur, arrêté par la milice et dont la maison a été mise sous scellés. Depuis ce poste d'observation donnant sur la place du village, Julien va assister au théâtre permanent de la vie quotidienne. Amours, haines, jalousies, lâchetés, mouvements du coeur, actes d'héroïsme, rien ne lui échappera. Jusqu'au jour où, il rencontrera à nouveau son destin, cruel et moqueur, toujours inattendu, qui lui aura juste accordé un sursis.