Fidèle à son credo de bêtise et de méchanceté, le journal Hara-Kiri s'est joyeusement évertué à éreinter la moralité et les valeurs sociales les plus élémentaires. Un projet essentiellement motivé par la dénonciation obstinée de l'hypocrisie ambiante tricotée d'exclusions sociales. Au cours de ses 25 années d'existence (septembre 1960-décembre 1985), il n'est donc pas un numéro de cet ovni de la presse qui ne s'appliqua à ajouter une pierre à son entreprise de dézinguage des tabous. Objectif ? Dépasser les limites du supportable pour réveiller les consciences endormies en visant prioritairement les plus faibles, les plus démunis, les plus éprouvés... Voilà ici réuni "le pire" d'Hara-Kiri, l'épicentre de sa légende d'exécrable torchon où la vulgarité se mêle à l'irrespect le plus radical, un cocktail bien frappé, relevé à l'occasion d'un filet de scatologie car ce serait franchement dommage de s'en priver. Handicapés, chômeurs, personnes âgées et enfants figurent donc au premier plan des victimes de ce mauvais goût militant. Oui, le journal ose préconiser "le sac poubelle à vieux" (pour des trottoirs propres) et la tronçonneuse (pour une peine de mort plus humaine). Pour Choron, Cavanna et Gébé, entourés de Wolinski, Berroyer et Gourio, rien ne sera assez jamais assez fort pour se marrer, ni trop violent pour dénoncer leur dégoût des machos, des pédophiles, des conformistes, en bref de tous les égoïsmes et inhumanités.