Dans un parc ensoleillé, à l’heure du déjeuner, Richard et Lapinot plaisantent à propos de la mort.
Une petite minute… Lapinot ?
Vous avez bien lu, Lapinot est de retour !
Tragiquement disparu en 2004 dans La Vie comme elle vient, il reprend aujourd’hui, comme si de rien n’était, le cours de ses aventures. C’est aussi son retour à L’Association, le terrier qui l’a vu naître en 1992 avec Lapinot et les carottes de Patagonie.
Premier tome des « nouvelles aventures de Lapinot » (pourvu qu’il y en ait beaucoup d’autres), nous retrouvons dans Un Monde un peu meilleur Lapinot dans les tourments de la séparation, nous faisons la connaissance de Gaspard, affligé de l’encombrante aptitude de voir l’émanation psychique des gens qu’il croise, nous constatons que Richard, à peine remis de ses blessures, a gardé intacte la faculté de déclencher des catastrophes, que Titi, après sa chimio, a toujours le sens de la fête et que l’aura de Nadia est à la mesure de ses ambitions journalistiques.
On y utilise des applis, on participe à des règlements de compte, on rencontre une mère toxique, et on assiste à l’intervention musclée des forces de l’ordre dans un régime d’état d’urgence.
Un monde un peu meilleur, c’est un monde avec Lapinot plutôt que sans, où la catastrophe qui s’annonce n’est pas aussi terrible qu’on aurait pu le craindre, une période contemporaine que Lewis Trondheim continue d’interroger avec malice et dont il explore la poésie du quotidien.
Et puis, un type qui meure et qui ressuscite, pour nous parler d’un monde (un peu) meilleur, ça nous rappelle quelque chose, non ?
On espère que notre messie pointure 88 n’a pas fini son épopée.
On compte sur lui pour la suite.
C’est aussi pour L’Association l’occasion d’inaugurer une nouvelle collection, la « 48CC », au bon vieux format album cartonné couleurs de 48 pages, ce standard même contre lequel, par sa forme et son contenu, L’Association est née en 1990.
Aujourd’hui, les formats créés par L’Association ont été depuis longtemps standardisés et digérés par la profession, c’est donc avec fierté qu’elle se réapproprie le 48CC, en mieux bien sûr !