Après s’être intéressé au maître des effets spéciaux japonais Eiji Tsuburaya dans Le Rituel, à Alice aux pays des merveilles de Lewis Caroll, ou encore à l’ouvrage Maîtres anciens de Thomas Bernard, Nicolas Mahler s’attaque à un autre monument de la littérature européenne : Franz Kafka. Avec humour et irrévérence, le dessinateur nous fait naviguer à travers la vie et l’œuvre de l’auteur du Procès, mort il y a tout juste cent ans. Dans Complètement Kafka, l’on croise : la figure du père, imposant et colérique, Felice Bauer par deux fois fiancée à Kafka, Max Brod l’ami de toujours, un ambitieux projet de collection de guides de voyage, des critiques littéraires à l’enthousiasme tiède, des souris cantatrices, ou encore, le rapport ambigu de Kafka au dessin – lui, dont l’œuvre graphique a par ailleurs été révélée au public il y a quelques années.
Jouant habilement avec l’image de l’écrivain fâché avec la vie, Nicolas Mahler fait dialoguer les extraits de textes avec des saynètes absurdes et réjouissantes, faisant ainsi revivre, sous la forme d’un personnage à la silhouette tremblotante, Franz Kafka, auteur prolixe, qui a vécu pour écrire comme l’on respire pour vivre.