Dans Nunavut, Edmond Baudoin évoque, à l’aide de mots qu’accompagnent les dessins à l’encre de Troubs ainsi que les siens, leur voyage au Labrador et au Nunavut, sur les traces de l’art inuit. Si leur bande dessinée commune, Inuit, relatait leur périple en donnant la parole aux femmes et aux hommes rencontrés, Nunavut se présente comme un essai qui nous (re)plonge dans les coulisses de ce voyage qu’Edmond Baudoin avait, comme il le rappelle, rêvé et fantasmé. Mais dans un contexte postcolonial, les Inuits, dont les cultures sont menacées, s’avèrent difficiles à rencontrer. C’est cette réalité complexe qu’explore Baudoin, tout en évoquant son amitié avec Troubs, l’autre dessinateur « aux horaires stakhanovistes» (sic), dont il admire le travail, dressant en filigrane le portrait d’un compagnonnage de longue date, nourri par la curiosité du monde et l’amour du dessin.