Sur le principe du leitmotiv littéraire « Je me souviens… », inventé par Joe Brainard et rendu célèbre par Georges Perec, Souvenirs de poche évoque les bribes de souvenirs d’enfance de Grégoire Fennec, son environnement morne et rigide de petit banlieusard, son échappée utopique vers l’imaginaire et la frontière un peu floue qu’il franchit pour perdre son innocence.
Dans ce monde à la lisière d’un cauchemar qui glisse du quotidien vers l’étrange, dans cette banlieue sinistre où les corps chutent du haut des tours et où se dissimulent les monstres des comics, ces souvenirs, entre mémoire et imaginaire, semblent questionner une réalité peu tangible que Grégoire enfant cherche à s’accaparer pour mieux l’appréhender ou mieux s’en protéger. Au final, ces fragments inclassables tissent une toile qui leur accorde à chacun un sens ironique ou désabusé.