Maudit pantin défiant les lois de l’Homme et de l’Enfer, Paolo Pinocchio promène son cynisme du royaume des morts à celui des vivants, traversant les époques et les imaginaires mythiques.
De l’enfer dantesque, à la Venise de Casanova, en passant par l’univers des contes de fées, chacune de ses aventures est l’occasion de montrer un monde grouillant de débauche où il n’est de salut pour personne. Les péripéties de Paolo Pinocchio mêlent allègrement les représentations traditionnelles du vice et de la vertu à la satire de l’époque contemporaine. Avec Paolo Pinocchio, Lucas Varela réalise sa première création en tant qu'auteur complet. Le dessinateur virtuose, qui collabora régulièrement avec Carlos Trillo, nous dévoile ici son propre imaginaire, grotesque et scabreux. Ce n’est sans doute pas un hasard si cette canaille est le fruit de l’imagination d’un Argentin qui a vu son pays sombrer aux mains de politiques capables de vendre père et mère pour arriver à leurs fins. À travers ce personnage, Lucas Varela prend plaisir à revisiter ses classiques : fasciné par Jérôme Bosch et héritier de la ligne claire hergéenne, il met la précision de son trait au service d’un monde visqueux et scatologique à souhait.