Que se passe-t-il quand la virtuosité du dessin de Lucas Varela se mêle à l’imagination prolifique de Diego Agrimbau ?
Fruit de la rencontre de ces deux Argentins dans le cadre d’une résidence à la Maison des Auteurs d’Angoulême, Diagnostics rassemble six histoires courtes qui revisitent la tradition du récit de genre en suivant un fil conducteur singulier : la représentation de troubles mentaux à travers l'exploration des codes du neuvième art. Les protagonistes féminines de ces histoires souffrent de dérèglements sensoriels qui se voient reflètent ainsi dans le détournement des mécanismes traditionnels de la bande dessinée. Ainsi, les pouvoirs synesthésiques d’une enquêtrice lui permettent de déchiffrer les onomatopées qui flottent dans l’espace de la case, les planches de bande dessinée se révèlent de véritables prisons enfermant une jeune femme souffrant de claustrophobie tandis qu’une étudiante en lettres, frappée d’aphasie, ne comprend le discours d’autrui que lorsqu’elle le voit écrit sur un support.
Alliant avec génie narration traditionnelle et expérimentation, le polar, la science-fiction et l’étrange constituent la toile de fond sur laquelle les auteurs jouent avec les contraintes narratives. Notamment inspirés par l'étrangeté des scénarios de la série The Twilight Zone ou de la revue Eerie — Lucas Varela et Diego Agrimbau utilisent la bande dessinée comme un laboratoire, faisant leurs cobayes de ces héroïnes au bord de la folie.