Après avoir été l'assistant de quelques grands noms du comics US (Neal Adams, Wally Wood) et illustrateur, Paul Kirchner se consacre à la bande dessinée entre 1974 et 1986. Il crée notamment les séries Dope Rider et the bus pour les magazines High Times et Heavy Metal. Réédité par Tanibis en album en 2012 et retenu dans la sélection patrimoine du festival d'Angoulême, le bus rencontre le succès 25 ans après sa mise au dépôt.
En 2013, sa passion pour les transports hors du commun rattrape Paul Kirchner : contre toute attente, il reprend les crayons et propose le bus 2. Dépoussiéré, révisé, le véhicule sort du garage ; l'homme au pardessus se poste à l'arrêt… et c'est reparti pour un tour ! Le bus se prend pour King Kong, un ascenseur ou Steve Martin, il psychanalyse son passager, le téléporte ou le trompe avec d'autres hommes… Le bus est plus que jamais une porte vers tous les possibles. Quelques détails, comme les téléphones « intelligents » et le look des passagers ancrent ces histoires dans le XXIe siècle. Mais on saisit surtout que l'univers hallucinant de Paul Kirchner est d'une vitalité indémodable. Petit album à l'italienne réalisé dans un noir et blanc impeccable, le bus 2 est un objet venu d'ailleurs. L'artiste se joue des époques, ajoutant à ses histoires une pointe de mélancolie qui les rend encore plus percutantes.
Des tréfonds de sa quatrième dimension, l'auteur serait actuellement en train de travailler sur de nouvelles pages de Dope Rider, son western psychédélique : Paul Kirchner, à l'instar du passager du bus, serait-il prisonnier d'une boucle spatio-temporelle ?