La biographie de Bud Powell, écrite par Claude Carrière et Christian Bonnet, illustrée par Louis Joos, accompagnée de 2 compacts discs. Inventif à chaque seconde, virtuose décoiffant, rythmicien implacable et, tout à la fois, artiste déchirant et déchiré, Bud Powell (1924-1966) compte parmi les grands du piano de jazz. Et dans le style bebop dans lequel il s’exprime, il reste le pianiste de référence, dont l’influence se fait encore sentir aujourd’hui, à travers l’empreinte de ceux qui lui devaient déjà beaucoup, de Bill Evans à Oscar Peterson et McCoy Tyner. La carrière de Bud Powell fut hélas une constante descente aux enfers, des séquelles de violents coups de matraque à l’alcool et à la drogue. Écartelé entre ceux qui essayaient de le préserver et ceux qui cherchaient à profiter de lui en l’enfonçant encore plus, il finit par renoncer, après nous avoir donné l’une des musiques les plus indispensables de la grande épopée du jazz. La sélection présentée ici contient les meilleurs enregistrements réalisés par le pianiste à l’apogée de son art, entre 1947 et 1953.
On aura compris que le meilleur de son art, Bud Powell l’a donné au cours des premières années de sa carrière de soliste. Les années 1947-53, couvertes par les deux CD que vous avez entre les mains, constituent l’apogée de son génie, celui du plus grand pianiste du bebop. Son style, parallèlement à celui de Charlie Parker au saxophone, développait jusqu’à leurs limites extrêmes l’impétuosité rythmique et le foisonnement mélodique. Bud créait en effet, sans répit et sans redites, des phrases d’une richesse et d’une beauté à couper le souffle. Il s’était inspiré à ses débuts de Billy Kyle, d’Art Tatum et de son ami Thelonious Monk. À son tour, il a marqué de son influence profonde la grande majorité des pianistes venus après lui. Citons, parmi les plus célèbres d’entre eux, Horace Silver, Oscar Peterson, Bill Evans, McCoy Tyner, Hank Jones, Tommy Flanagan... Signalons enfin son grand talent de compositeur : dix-sept des quarante thèmes présentés ici sont de sa plume, ils valent tous le détour, d’autant plus qu’ils sont interprétés par leur auteur.