Bienvenue en prison. Ici, le sable du temps s’écoule plus lentement qu’à l’extérieur. Les grains doivent être plus gros.
Guy partage sa cellule avec Vic, un héroïnomane, et Hassane, un SDF cambrioleur de bas étage à la santé précaire. Cela fait quelques jours que ce dernier se tord de douleurs dans son lit. Malgré ses demandes de soins répétées, l’administration pénitentiaire fait preuve d’une indifférence coupable. Malheureusement, la situation d’Hassane n’est pas une exception.
Derrière les portes d’acier vit aussi Toufik, un détenu psychotique oppressé par cet environnement pathogène, et Audrey, une surveillante tombée tristement amoureuse d’un détenu. Les quatre contes cruels de Prison dressent le portrait d’un écosystème opaque et inhumain, où privation de liberté rime avec violence, privation de soin, de silence, de vie sexuelle et d’amour.
Avec, au final, un constat sans appel : la détention ne réinsère pas. Elle sanctionne, elle brime, elle humilie, elle favorise le suicide et la récidive. La prison, cette Ogresse, ne protège personne. Elle les déshumanise.
Postface de la Ligue des droits de l’Homme.