Après le premier volume « le retour de Pénélope » sélectionné à Angoulême en 2015, Guerse et Pichelin reprennent leur galerie de personnages déglingués. Alors que l’homme de théâtre amateur JR Mazouté tente de trouver les fonds nécessaires au montage de son fabuleux spectacle sons et lumières sur l’histoire de Blattaville, Markoz, écrivain en manque d’inspiration s’en va gaspiller l’argent du ménage au casino. Entre temps, on retrouve Gégé le peintre raté et alcoolique, Pénélope l’artiste de variété sur le retour qui amorce un changement de carrière surprenant, Bégon qui, accompagné de ses hommes de main Pif et Paf, recherche activement Joe astucieusement planqué sous un déguisement afin d’échapper à ses créanciers. Et Bluezy, l’homme à tout faire, se tape le sale boulot. Une fois de plus, tout ce beau monde se mélange au cabaret le Micropolis, haut-lieu de la culture locale et provinciale.
Vermines est une série fleuve dont les eaux sont des plus troubles. Les personnages se refilent le fil de l’histoire comme on se débarrasse d’une patate chaude. Dans ce petit monde bancal et misérable, chacun tente de s’en tirer au mieux, quitte à marcher sur la gueule de son voisin. L’humour est ici caustique et noir. Après un premier épisode décapant dans lequel les auteurs présentaient l’univers de leur nouvelle série, ils arrondissent quelques peu les angles avec ce deuxième opus et tentent « d’humaniser » leurs personnages. Entre philosophie de comptoir et réflexions métaphysiques foireuses, ils s’amusent à mélanger les genres, à tordre le cou aux idéaux et aux rêves de réussite.