Bonne nouvelle, La Guerre éternelle est terminée.
Mauvaise nouvelle, pour en arriver à faire amis-amis avec les Taurans, les Terriens ont dû adopter leur mode de vie. Les milliards d'individus qui composent l'humanité ne sont plus qu'une seule entité. Comme les Taurans. Finis les combats intergalactiques, finis les tripotages de l'ADN pour fabriquer de meilleurs soldats que les meilleurs soldats de l'affrontement précédent.
C'est la paix. Vingt ans après, l'humanité est composée de dix milliards d'individus génétiquement identiques se partageant une même conscience. Dix milliards de clones branchés sur la même banque de données.
Ils s'appellent l'Humain. Restent, parqués sur une planète lointaine où ils servent de réserve de gènes, quelques centaines d'hommes et de femmes qui continuent à pratiquer l'hétérosexualité et la reproduction in vivo. Dont William et Marygay, " héros " malgré eux de La Guerre éternelle.
Tous vivotent en ressassant leurs souvenirs d'avant. Un jour, l'Humain et les Taurans leurs proposent d'accueillir quelques-uns d'entre eux dans leur " grande famille " clonesque grâce à une légère manip génétique.
Pour les autres, la stérilisation se profile à l'horizon. Les derniers hommes et les dernières femmes décident, pour échapper au choix proposé, de se servir d'une loi physique qui leur a pourri la vie durant toute la guerre.
La vitesse de leurs vaisseaux, approchant celle de la vitesse, les ont fait vieillir infiniment moins vite que les rampants des planètes.
Sympa de revenir d'une campagne de quelques mois et de retrouver ses économies ayant prospérées pendant quatre siècles ! Moins sympa de découvrir les petits-fils des petits-fils du bébé que vous avez tendrement embrassé avant d'embarquer.
Il suffit donc que la communauté embarque sur un bon vieux vaisseau qui rouille en orbite, se paie une petite balade de quinze ans dans l'espace et revienne. 400 siècles se seront écoulés.
Humain et Taurans ne seront sans doute plus qu'un mauvais souvenir...
Auteur de la célébrissime Guerre éternelle, Joe Haldeman, un des princes de la SF américaine, continue de jongler allègrement aussi bien avec les sentiments les plus profonds de l'homme et de la femme qu'avec les aberrations ultimes de la physique.
Avec élégance, Marvano, qui a déjà illustré La Guerre éternelle (trois tomes chez Dupuis) met en images L'exode, deuxième épisode du triptyque tiré de La Liberté éternelle, roman paru en septembre 2001 dans la collection Millénaires (J'ai Lu).