C’est en 2003 que Pierre Wazem débute une correspondance dessinée avec son amie Louise Bonnet, qui a quitté les Studios Lolos (l’atelier dans lequel travaille Wazem) pour aller s’installer aux Etats-Unis. Dans cette correspondance, Wazem n’aura de cesse de rappeler à son amie pourquoi elle a tellement eu tort de quitter les Studios Lolos, et va ainsi dresser le portrait de tous les gens qui se sont installés plus ou moins longuement dans ce «meilleur endroit du monde». Wazem y évoque aussi, pêle-mêle, sa relation à l’alcool, la vie de famille, le mois d’août, sa reprise des Scorpions du désert, ou encore le décès de son ami comédien François Berthet – sans doute parmi les plus belles pages que l’auteur ait réalisées. Le tout forme un ensemble drôle et cinglant comme une vanne bien sentie, touchant comme un mot d’enfant, et frais comme une gorgée de bière. Comme un pendant solaire à Mars Aller-Retour (astre noir s’il en est), Chère Louise, est un vrai pur bonheur de lecture, jouissif et enthousiasmant de bout en bout.