Et de trois ! Voilà le troisième volume de cette série au long cours (six volumes de prévu) qui explore, de façon inédite, les relations Occident-Moyen Orient. A la base, Décris-Ravage, c’est une pièce de théâtre de la mouvance « théâtre documentaire » écrite et mise en scène par Adeline Rosenstein ; c’est devenu, avec la complicité de Baladi, une bande dessinée à nulle autre pareille. Dans la forme, la gageure reste de mettre en dessins une pièce de théâtre sans image ; dans le fond, il s’agit de comprendre « comment on en est arrivé là », en se basant sur divers témoignages, mais aussi des œuvres littéraires et un vrai travail de recherche historique. Dans ce troisième volume, sous-titré Décrire la Terre sainte dans sa modernité, on abordera donc, entre autres choses, la guerre de Crimée, la cartographie des territoires, les premières photographies de la Palestine, la construction du fameux « mur », et celle d’un Kibboutz à travers les témoignages de ses fondateurs… Riche, complexe et stimulant, Décris-Ravage aborde la question de Palestine sans manichéisme ni ornières ; bien plus qu’une simple œuvre militante, Décris-Ravage est avant tout un objet artistique passionnant et nécessaire.