Des explosions ravagent la ville. Alors que les immeubles s’effondrent, un combattant fuit. L’homme se débarrasse de son arme, on le devine fatigué, on verra bientôt qu’il est hanté par la mort. Alors qu’un vaisseau traverse le ciel, l’homme trace son chemin dans la foule. Fuir, encore plus loin, quitte à changer de vie, de pays. Quitte à traiter avec des passeurs, à embarquer dans une chaloupe vétuste avec d’autres fuyards, guidés par l’espoir. Commence alors une épopée noire emplie d’embûches et de défis, dans un récit qui mélange habilement (science) fiction et actualité. Si dès ses prémices, La Jungle vous saisit à la gorge pour ne plus vous lâcher durant ces trois cents et quelques pages, c’est que son auteur a atteint une maîtrise narrative qui transforme son nouveau livre en un véritable « page turner » peuplé de rebondissements et de visions hallucinées, des images qui continueront à accompagner le lecteur une fois le livre terminé – à l’image de son héros, poursuivi par ses propres fantômes. C’est un récit dur et en même temps incroyablement beau que nous offre ici Nicolas Presl, un récit où souffle le grand vent de l’aventure tout en portant un regard pour le moins désenchanté sur un monde en totale perdition.